Le HALF MARATHON DES SABLES de Véronique MESSINA au PÉROU
Désert d’ICA du 2 au 5 décembre 2019
Crédit photo : HMDS Perou David Gonthier, Alexis Berg, Diego Costantini, Benjamin Soto, Joy Arthos.
Half Marathon des Sables (HMDS pour les intimes) : fantastique aventure, cadeau surprise puisque j’ai reçu une invitation pour y participer 3 semaines avant le départ.
Le mythique Marathon des Sables se passe au Maroc dans le désert du Sahara depuis 35 ans, mais il a fait des petites sœurs depuis quelques années, avec le HMDS Fuertaventura aux Canaries et le HMDS Perou dans le désert d’Ica.
Non, je n’ai pas couru en altitude 😊 Le désert d’Ica est situé au bord de l’Océan Pacifique, à 300 km au Sud de Lima.
Le campement (fixe, on y a dormi 4 nuits) se trouve sur la splendide plage de Barlovento, longue de plusieurs kilomètres.
Le principe de la course : 3 étapes de 31 km, 56 km et 22 km avec un jour de repos avant la dernière étape. En auto-suffisance, c’est-à-dire que l’on doit emporter avec soi sa nourriture, son duvet et affaires de camping, et de quoi chauffer son eau car seule l’eau froide est fournie par l’organisation. Même si l’on revient chaque soir au même campement, on doit tout emporter avec soi pendant l’étape.
Avec un balisage très bien fourni, donc pas besoin du GPS.
Pas de course de nuit, donc pas besoin de la frontale.
Côté course à pied, je ne me suis pas entraînée ni pour ces « courtes » distances trop rapides pour moi, ni pour le dénivelé, ni pour le terrain sablonneux. Et pour cause, j’ai pris mon dossard 3 semaines avant le départ, tout juste lorsque je rentrais du Rajasthan des ampoules plein les pieds.
J’espérais un top 10, et je finis 8ème fille (2ème française derrière Mélanie Rousset), je suis donc plutôt ravie de ma course ! Mais je n’aime pas ces étapes où les kilomètres défilent trop vite et où le cardio n’a pas le temps de se reposer. Je n’aime pas tous ces gens et toutes ces jupettes qui me doublent si facilement lors de la première heure.
Il me faut bien 10 à 15 km pour trouver mon rythme et commencer à rattraper mon retard. Je n’aime pas non plus toute cette foule, moi qui préfère courir dans ma bulle sans me mettre dans le rouge. Forcément sur 20 ou 30 km, il faut forcer un peu. J’aime encore moins ce terrain meuble dont les appuis fuient sous mes semelles, et qui m’épuise sans que j’ai l’impression d’avancer.
Mais les sensations sont bonnes car je n’ai aucune douleur. Et le décor est magnifique ! Je ne regrette absolument pas de faire partie de l’aventure !!! Il faut bien changer un peu ses habitudes pour progresser et continuer à apprendre…
ET DANS LE DÉTAIL ALORS !
Départ de Lima à 23 h en bus de ville (ils roulent même dans le sable et nous emmènent dans le désert), c’est parti pour 6 h de transport pendant lesquelles je dors la plupart du temps. J’ai quelques fuseaux horaires à rattraper… (12 h de décalage avec Phnom Penh). Puis ce sont les camions de l’armée qui nous acheminent jusqu’au campement, en nous faisant profiter d’1 h 30 de rodéo dans les dunes.
Je suis chanceuse, j’hérite de la place dans la cabine avant avec Emmanuel mon compagnon du Rajasthan. Ça secoue autant, mais le siège est plutôt confortable et nous n’avons pas la poussière.
Nous arrivons au campement vers 8 h du matin, il faut poser son sac de voyage (que l’on récupèrera à l’hôtel le dernier jour), s’habiller en trailer, récupérer son dossard et ses 5 L d’eau, voir les médecins, et trouver sa tente dans cet immense campement.
Les tentes sont individuelles et regroupées par 6. Je suis avec Emmanuel, Facély le beau black musclé de partout et sa copine blonde et deux parisiens marcheurs qui ont décidé de tenter l’aventure du désert pour la première fois. Pas de chance, notre camp #6 est le plus éloigné du QG et de la ligne de départ, à plus de 500 m de là.
On pose rapidement les baskets pour fouler le sable pieds nus… un bonheur ! Puis on les remet vite fait parce que ça brûle !
Pour cette première journée, on est nourri (et très bien nourri) par l’organisation, buffet midi et soir. Je savoure ces derniers vrais aliments avant 4 jours de repas lyophilisés. Le soir briefing sous le auvent construit au milieu du camp pour nous permettre d’avoir de l’ombre pendant la journée. Indispensable en effet : c’est intenable sous les tentes entre 10 h et 16 h. Et ensuite la fraicheur puis le froid arrivent, et il faut vite sortir la doudoune. En fait dans le désert tu n’es jamais content : soit il fait trop chaud, soit il fait trop froid ! Mais bon on lui pardonne, le site est tellement beau !
Je trempe mes pieds dans l’océan pacifique (pas plus, l’eau est à 14° et les rouleaux sont énormes) en attendant le briefing. Il y a toujours de l’air, et de la brume. On ne voit pratiquement jamais le sommet des dunes qui nous entourent à cause du brouillard.
Briefing, je me concentre.
Jour 1 : 31 km
Réveillée en pleine nuit par un mal de tête… ça démarre mal, je prends un doliprane. Au réveil à 5 h 30, la migraine est toujours là. La faute au vent, aux nombreuses heures de trajet, au jetlag… Bon, ben faut faire avec. Je fais bien attention de ne rien laisser dans ma tente (sinon on écope d’une pénalité), et je rejoins la ligne de départ. Je n’ai pas pesé mon sac. Bien moins lourd qu’au Rajasthan ça c’est sûr, puisque je n’ai pas les piles à porter. Peut-être 6 kg ?
Il fait déjà jour, il fait frais, et je ne me lasse pas du paysage. Au programme 10 km de bord de mer dans du sable mou, une belle ascension de dune, puis un plateau de sable, et enfin une descente de 10 km pour retrouver le campement.
Je me place sur la ligne de départ avec Emmanuel, et lorsque le départ est lancé, nous nous faisons tous les deux bousculer par les fauves !!! Mais comment font-ils pour partir aussi vite ! C’est tout mou sous les pieds ! C’est galère, je me sers des bâtons dès le début et j’essaie de mettre mes chaussures dans des empreintes déjà faites.
Le mal de tête est toujours là, mais je profite quand même de l’instant et de cette belle plage interminable. J’alterne sable mouillé en évitant les vagues et les crabes, et sable mou. Il y a plein d’oiseaux qui nous accompagnent. Je ne m’attendais pas à ce décor !
Bon, j’en ai marre du plat et des foulées qui se dérobent, j’ai hâte de voir la grande dune. On ne peut pas la rater, elle est là, au bord de l’eau, un pâté de sable de 400 m de haut. Le premier CP est à ses pieds, je bois quelques gorgées d’eau et j’attaque direct. En fait ce n’est pas si long, 20 mn d’effort, et je commence à doubler les premiers coureurs et coureuses. Et mon mal de tête me laisse tranquille. Mon cerveau a dû comprendre que j’étais en train de courir, et il desserre l’étau qui me serrait les tempes.
J’arrive au sommet ravie de ce petit exercice qui m’a fait perdre quelques litres de sueur, et je me lance sur le plateau au sable plus porteur que le sable de la plage. On ne voit plus l’océan, mais des dunes blanches et pales de chaque côté. Aucune végétation, aucun caillou. Du sable, du sable, du sable.
Le CP2 arrive au km20, ce sont les militaires qui tiennent le poste, et ils en profitent pour faire leur footing en rangers sur le plateau. Je remplis mes gourdes, et j’attaque la descente. Je me régale !!! Le troupeau s’est étiré et je me retrouve seule, comme j’aime. Je commence à doubler des gens, plein ! Je vole, je dévale les pentes avec facilité, mes foulées s’agrandissent, j’adore !
Dans la dernière descente, je perds ma balise qui était mal accrochée. Je la rattrape au vol, je termine en doublant quelques fillesjuste avant la ligne d’arrivée en tenant toujours ma balise dans la main. Voilà une belle petite mise en jambes, et j’ai hâte de connaître mon classement…
Finalement ce sera une belle surprise, avec une 10ème place féminine en 4 h 03. Objectif des deux prochaines étapes : rester dans le top 10.
Jour 2 : 56 km
J’ai bien dormi (19 h – 3 h du matin), je n’ai plus mal à la tête, et c’est la longue étape qui nous attend, celle que je préfère, tout va bien !
On part en sens inverse cette fois, avec 12 km de montée, 32 km de plateau dans les dunes, puis la descente de la grande dune d’hier, et les 10 km de plage pour finir. Départ en trombe comme d’habitude pour le troupeau, et moi en râlant la première heure… Bon je sais que j’aurai plus mes chances aujourd’hui. Plus il y a de kilomètres, plus j’ai le temps de rattraper du monde.
Je grimpe comme je peux, en suant à grosses gouttes. Puis c’est le plateau où je pensais pouvoir courir, mais il y a un vent sens contraire et aucun grand bonhomme devant moi pour m’abriter. Je rajoute un buff sur ma casquette pour ne pas qu’elle s’envole. Et je marche le plus vite possible pour ne pas perdre trop de temps. Je suis quasi-seule dans ce décor minéral, ça me rappelle Gobi.
Ça va, même en marchant, je ne me fais pas doubler. Je garde ce rythme. Puis j’essaie de rajouter quelques portions de course quand même. Allez, on n’est pas en rando ! 100 m par-ci par-là, le rythme s’accélère un peu. Et enfin, je débouche sur le sommet de la grande dune, face au Pacifique. Je ne peux retenir un Wow de stupéfaction devant le spectacle (ou plutôt un WAA, c’est le sponsor officiel de l’événement et c’est eux qui m’ont offert le dossard).
Je sors d’une immensité de sable et devant moi s’ouvre l’Océan mouvementé tout aussi immense. Un petit moment de doute au moment de plonger dans le vide quand même… la pente est sacrément impressionnante dans ce sens là aussi ! on voit le CP juste en bas. En 5 mn, j’y suis ! un grand sourire jusqu’aux oreilles !
Et maintenant, la dernière partie bien galère de plage. Je ne double personne (pas grand monde ne me double non plus), j’espère avoir gardé mon classement et ne pas être partie trop lentement… Malgré le plat, impossible de courir sur ce sable trop mou après tous ces kilomètres dans les jambes. Mes bâtons me sont précieux. J’arrive en 7 h 24, je suis 7ème fille et j’ai gagné 19 places au général ! Je savais que cette distance me convenait mieux !!
Jour 3 : REPOS
Impossible de rester sous les tentes en journée, même en ayant installé la couverture de survie pour faire isolation. Cette journée de repos se transforme en défilé de mode j’ai l’impression d’être plongée dans la série alerte à Malibu version ICA. Je passe ma journée sous le auvent collectif, à regarder le paysage et les beaux corps musclés et tatoués. Ça fait du bien aux yeux.
Jour 4 : 22 km, le sprint final !
Oh là là, que j’appréhende ce jour… je sens qu’il va falloir forcer si je veux garder ma place dans le top 10, et je n’aime pas ça… Mais je veux faire de mon mieux pour ne rien regretter.
Ce matin on doit plier nos tentes, car nous quittons le camp. Les bus nous attendent à la ligne d’arrivée de l’étape du jour. On nous annonce du sable portant tout le long du parcours, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. 4 km d’ascension, puis 2 km de descente dans un canyon et puis 16 km en bord de lagune.
Je laisse filer le peloton qui attaque fort dès la montée, et dès que je suis en haut, j’essaie de courir à un bon rythme régulier de 10 ou 11 km/h. Le sac est beaucoup plus léger maintenant, vu que j’ai mangé toutes mes provisions hier lors de la journée de repos .
Je n’ai pas besoin des bâtons sur cette étape, le sol est dur et les appuis sont stables. Le parcours au bord de la lagune est splendide. Il parait qu’on peut voir les flamands roses… mouais, il faudrait les jumelles je pense. Et surprise, après une petite bosse, on voit déjà la ligne d’arrivée 500 m devant ! Quelle idée, ils l’ont posée en montée sur du sable mou. Le sprint final est lamentable, je piétine sur place, derrière 2 filles que je ne rattraperai pas. J’ai fini en 2 h 21, et je n’ai perdu qu’une place au classement. Ouf, j’ai limité les dégâts !
Le récit de cette belle aventure péruvienne ne se résume pas à de la sueur, du sable et de la course à pied… C’est tellement plus que ça… C’est aussi :
Du kérosène…
J’ai honte… mais Phnom Penh – Lima est un péché écologique que je n’arriverai jamais à racheter… C’est simple, c’est aussi loin d’un côté que de l’autre. 20000 km. En 48 heures de voyage j’ai traversé 3 continents en enchaînant 3 vols : Phnom Penh – Bangkok – Paris – Lima.
Du rocambolesque…
En montant dans l’avion Bangkok – Paris, je réussis l’exploit de faire tomber ma carte d’embarquement dans le minuscule interstice situé entre la passerelle et l’appareil. Oups ! je regarde tomber ma carte jusqu’au tarmac quelques mètres plus bas… Bien joué ! Je suis au top de ma forme, je sens que le Pérou m’attend !
Des décors fabuleux…
La plage de Barlovento, d’une dizaine de kilomètres de long, l’infini sableux d’un côté avec ses trésors archéologiques encore enfouis, et l’infini aquatique de l’autre. Et moi toute petit au milieu qui laisse partir mon imagination dans ces immensités.
Je repense à l’expédition du Kon Tiki conduite en 1947 par le norvégien Thor Heyerdahl, qui s’est laissé dériver sur un radeau depuis les rives du Chili. Je sais que si je prends un des fatboys du campement (ces espèces de gros sofas gonflables) et que je me laisse dériver, dans 3 mois j’arrive sur les plages de Tahiti.
Je sais aussi après avoir testé le fatboy lors de la journée de repos qu’il sera dégonflé au bout de 20 min. Je reste donc sur ma plage, c’est plus prudent.
Des rencontres : forcément, avec plus de 500 coureurs…
Facély et les randonneurs parisiens qui se découvrent l’âme d’aventuriers, les coureurs expérimentés qui me donnent encore plein de nouvelles idées de courses et de voyages, le doyen de 82 ans qui a commencé à courir à 57 ans, la femme amputée d’une jambe qui fera la totalité de la course avec sa prothèse spatule, ce couple de jeunes mariés dont le HMDS est leur voyage de noces, cette asiatique déguisée en fraise ( ?!!), ces quelques coureurs aux pieds nus sur le sable brûlant…
De la survie : du bien et du bien moins pour cette rubrique…
Une satisfaction tout d’abord : je sais allumer un feu ! Bon, niveau survie c’est 0 pointé: je ne me suis pas amusée à chercher du bois dans le désert (si si, il y en a qui ramenaient des planches et des bouts de bois après leur étape de la journée ! ), j’ai plutôt opté pour le réchaud pliable décathlon et des tablettes à combustion lente (merci Emmanuel pour la livraison à Lima !).
Ne vous moquez pas, mais allumer son carreau de combustible avec son briquet bic face au vent m’a demandé quand même plusieurs tentatives. Cela m’a même causé une ampoule au doigt et m’a fait lâcher quelques jurons. N’empêche, j’ai réussi.
On ne prend jamais le temps de regarder bouillir son eau dans la vraie vie. C’est dommage. C’est tellement prenant. Les premières bulles vont-elles apparaître avant que mon carré de combustible ne disparaisse ?
De la beauté / soin du corps…
Euh… pas grand-chose à dire… Tartinage de crème solaire indice 50++, lavage des dents matin et soir, mini douche avec 250 ml d’eau minérale, et soins des pieds tous les soirs. Aucun bobo sérieux. Que ça fait du bien de courir sans ampoules, après les douleurs du Rajasthan ! Et les cheveux, on en parle des cheveux ? Non, il vaut mieux pas.
Du frisson…
Dernière nuit, 22 h 24, je suis réveillée par… un séisme ! Forcément à plat ventre sur le sol sans matelas, on fait corps avec la terre et j’ai bien senti bouger. Aucun risque pendant le tremblement de terre, ma tente quechua ne craint pas de s’effondrer, mais la peur du tsunami avec l’océan qui rugit à 200 m me garde éveillée pendant une heure. J’ai les oreilles aux aguets puisqu’on ne voit rien, et j’imagine plusieurs fois que la mer s’est retirée pour revenir en vague géante. Je me rendors de fatigue, en me raisonnant : l’armée péruvienne est sur le campement, elle me sauvera sûrement.
De la triche…
Avec les ptits malins qui cachent du matos sous leur tente pour ne pas avoir à le porter pendant l’étape. Zou à disqualification directe !
Punition de 30 minutes également, si l’organisation trouve sur le campement ou sur le parcours nos bouteilles d’eau ou les bouchons, tous marqués à notre numéro de dossard.
Par contre une injustice, avec le non-contrôle des sacs et du matériel obligatoire. Le règlement exigeait un sac de 20 L et une liste de matériel dont le duvet, et la nourriture pour 4 jours. Mais il est clair que les premiers coureurs et leurs sacs de 5 L ne respectaient pas la règle du jeu.
Spartan Race…
Le moment le plus dur de la journée. Quand tu arrives épuisée de ton étape dans le désert, avec ton sac de 6 kg sur le dos, tes bâtons et tes muscles endoloris, et que l’on te charge avec tes 5 L d’eau à porter jusqu’à ta tente, 500 m plus loin. Il m’est arrivé de le faire en 2 étapes, avec une pause lyophilisé au milieu.
De la mode...
Chacun assume fièrement son accoutrement. Oui je suis un traileur. Ni les kilomètres, ni la chaleur, ni les dunes, ni le sable mou, ni le ridicule ne me tuera.
Le campement se transforme chaque après midi en un no-shame land. Une soirée rave ou une after bien arrosée à Ibiza n’aurait rien à nous envier. Oui on est rouge écrevisse avec des elasto collés de partout, mais on est beau. Et à jeun ! On croise une faune improbable de gens en combinaison blanche de peintre, en slip avec des chaussettes de compression jusqu’aux genoux, en slip avec des guêtres ou des chaussons d’hotel, en fraise (si si, il y avait une fille habillée en fraise), torse nu enroulé dans un duvet, moi en culotte et buff waa en guise de micro-jupette
Des corps d’Apollon tatoués et musclés comme des Dieux aux marques de bronzage d’agriculteurs. Des nouvelles tendances haute couture vont naître dans le désert d’Ica, c’est sûr. Le traileur décomplexé ose tout, bien plus que les grands couturiers.
De la technique : LA grande dune
En montée le premier jour, en descente le deuxième jour, pour varier les plaisirs.
Un mur de sable mou de 200 m de D+, avec une pente non homologuée dans les manuels.
Il faut maîtriser le planter de bâtons : on plante devant dans la pente, on fait 10 pas dont 8 sur place, avec le sable qui glisse comme un sablier sous nos pieds. Comme sur le stepper à la salle de sport, on fait du sur place. On ne lève surtout pas les yeux pour ne pas se décourager. Et on répète jusqu’à épuisement.
Pour les sans-bâtons, la seule technique efficace : le 4 pattes. On oublie sa dignité.
Pour tous, c’est langue pendante et gouttes de sueur dans les yeux. Et grand smile devant le photographe.
30 minutes d’ascension. 5 minutes de descente.
Technique de la mouette qui prend son envol : on écarte les ailes, on se jette dans la pente avec un croassement de bonheur, et chaque pas nous entraîne deux mètres plus bas dans des gerbes de sable doré. En face, les rouleaux du Pacifique. On rit à gorge déployée. On est léger, on est gamin, on est bien.
Technique de la mouette qui prend son envol : on écarte les ailes, on se jette dans la pente avec un croassement de bonheur, et
De la magie, avec cette étoile filante qui passe au moment où je ferme ma tente avant de me coucher (oui, à 19 h, et alors ?!!)
Que ça fait du bien de sortir de sa routine. D’oser être sale, ridicule, épuisé, affamé. D’avoir du temps pour soi, dans un décor de rêve. De se mélanger avec tous ces étrangers qui me ressemblent tant.
Mais oui, amusons-nous ! La vie n’est pas faite pour être sérieuse.
Remerciements :
Merci à WAA pour le dossard, jamais je n’aurais pensé aller courir si loin… Et c’était si beau !Merci à Ucare et Kiwi Mart à Phnom Penh, pour la trousse à pharmacie et les tucs de l’apéro